Concert de Nikolaï Lugansky sur le Paris St Michel

Nikolaï Lugansky est un des plus grands interprètes de la musique pour piano de Rachmaninov.

Sa carrière internationale a décollé près avoir remporté le Concours Rachmaninov à Moscou en 1990.

Il était logique de l'inviter pour célébrer le 150è anniversaire de la naissance du compositeur et de lui consacrer tout un récital.

Lugansky s'est déjà produit à plusieurs reprises au Festival de Menton, en 2000, en 2012 et en 2015.

Il commence le récital par les Moments Musicaux de Rachmaninov. C'est un hommage à Franz Schubert, auteur d'une série de Moments Musicaux.

Le jeu de Lugansky est caractérisé par son toucher d'une grande délicatesse. Il a un respect du clavier et contrairement à d'autres pianistes virtuoses, il ne casse pas l'ivoire.

Mélodies slaves, rythmes endiablés, contemplations se confondent, évoquant des impressions, plutôt que des lieux ou des personnages. 

Lugansky connait toutes les subtilités pour jouer en plein air et faire ressortir toutes les nuances de la partition. Il a choisi "son piano" qu'il savait répondre le mieux à toutes les exigences.

Rachmaninov comparait sa deuxième sonate à celle de Chopin, dont il était un grand admirateur. Elle est écrite dans la même tonalité : si bémol majeur. Chopin ayant tout dit en 19 minutes, Rachmaninov raccourcit sa partition en ôtant près de 120 mesures. La nouvelle version est plus aérée et moins virtuose. Rachmaninov laisse les interprètes libres face aux deux versions. Lugansky joue" sa version" qui est un savant mélange. Il nous donne une performance formidable.

C'est lors de son premier  séjour en Amérique que Rachmaninov compose de tête les Préludes op.32

Lugansky les joue tels que Rachmaninov l'aurait souhaité: à la fois doux et puissant, paisible et passionné.

Après une ovation, Lugansky donne en bis une Romance de Tchaïkovsky dans un arrangement de Rachmaninov et un superbe prélude. L'auditoire est subjugué.